Taxi et VTC : métiers en concurrence qui évoluent.





Bienvenue dans l’étude de cas commerciale de la perte d’un monopole et de la renaissance de la profession du transport de personnes !
1. Un brin d'histoire
Evolution technologique (de la calèche au véhicule motorisé),évolution des mœurs et des habitudes de consommation, le métier du taxi a été,depuis ses origines, fortement marqué par des mutations de toutes sortes. Néanmoins, les taxis ont toujours su se rendre utile, en démontre les taxis de la lors de la première guerre. Sur cet élan de nécessité et d’aide à la patrie se sont construits les fondements du métier de taxi en France. La conjoncture économique de la France après-guerre a également fortement contribuée à l’essor de cette activité avec l’avènement et le développement des véhicules motorisés mais aussi et surtout des infrastructures routières.
Le taxi a pris sa place et est devenu le moyen de locomotion pour tous. La téléphonie fixe puis portable a été un nouveau propulseur pour la profession. Les chauffeurs recevaient via les ondes radios les appels clients, souvent centralisés dans les toutes premières centrales d’appel téléphonique (appelé maintenant plateforme téléphonique).
Le métier a évolué à la suite des directives légales et réglementaires instruites par les législations compétentes. Dès 2017 par exemple, le chauffeur de taxi doit avoir le statut d’indépendant pour exercer son activité.
L’accélération des derniers changements rencontrés par les acteurs de la profession vient principalement de l’ubérisation de nos modes de consommations : et celle-ci s’explique par la digitalisation de nos modes de vie.
2. L'apparition du VTC
L’apparition du VTC s’est faite largement ressentir sur la Métropole lyonnaise au début des années 2015. Que s’est-il passé ?
Le VTC était auparavant associé à un service bien spécifique de la mobilité : on parlait des Grandes Remises en 1955. Il s’agissait de conducteur propriétaire d’un véhicule de tourisme de luxe et qui organisait sa prestation dans les conditions négociées ou non avec le commanditaire.
En 2009, c’est l’année de l’apparition des grandes firmes de transport aux Etats Unis. C’est aussi en France l’année où les futurs conducteurs « exploitant de voiture de tourisme avec chauffeur » (VTC) ne dépendent plus des préfectures par l’attribution d’une licence spécifique à leur profession (Grande Remise) mais doivent à présent s’enregistrer dans le registre des exploitants.
Ce dernier est géré par l’organisme Atout France dépendant lui-même du Ministère du Tourisme.
Depuis le 01 Janvier 2015, le VTC est reconnu, au même titre que le métier du taxi, dans le secteur d’activité du « Transport Public Particulier de Personnes » (T3P) et a réussi à se faire une place dans la mobilité urbaine en innovant dans le mode de commande applicatif.
3. La situation actuelle
Les VTC ont pris de l’ampleur dès lors que l’accessibilité au service ne demandait que de disposer d’un permis de conduire valable de moins de 3 ans et d’une confirmation d’identité.
L’afflux de nouveaux conducteurs munis d’une application a fait l’objet rapide d’un recadrement par les législations, aux mêmes conditions déjà instaurées depuis 2017 pour le chauffeur de taxi :
- Formation diplômante obligatoire avec un test théorique et pratique
- Constitution d’une entité professionnelle (physique ou morale)
- Obtention d’une carte professionnelle
C’est également la mise en place de ces obligations qui a permis de réguler leur nombre sur le marché du travail. Le besoin était bien présent, mais le travail du taxi se rapprochant très largement du VTC, il était primordial de dissocier les activités et leur fonctionnement.
Depuis ces dernières années, nous pouvons noter une stabilité de l’activité de VTC dans les régions et de l’activité de taxi (dû aux nombres limités de licences par zone).
C’est notamment avec les derniers arrêts émis par la Cour de Cassation et la cour d’appel de Paris que le statut du chauffeur VTC est remis en cause. En effet, le 04 mars 2020, l’Appel a validé le fait que le demandeur agissait pour le compte d’une plateforme et que le lien de subordination était mis en cause dans le même cas qu’un individu salarié. Le retour en Cassation a finalement démenti cette décision remettant en cause le lien réel de subordination direct avec une plateforme. Le sujet à tout de même été source d’éventualités à prendre sérieusement en considération.
A la différence du taxi qui dispose d’un tarif réglementé par arrêtés préfectoraux, le VTC avait jusqu’alors un prix défini par l’application. Depuis la mi-janvier 2023, le tarif minimum a été fixé à 7.65€ soit le tarif d’approche d’un taxi. C’est la revendication des syndicats des chauffeurs et les plateformes qui ont fait pencher la balance.
4. L'évolution des offres taxi
En raison d’une stabilisation des prix concurrentiels avec le VTC, le taxi fait sa place. Les offres se tournent de plus en plus vers des tarifs prévus à l’avance en s’alignant aux tarifs réglementés de la profession. Les exigences clients mènent également la profession à se transformer vers une prestation de service plus qualitative. Le taxi a été souvent retoqué pour son manque de garantie de service et de ponctualité.
Les taxis doivent également se mobiliser face à la nouvelle technologie instaurée par les plateformes VTC. Il faut pouvoir répondre aux attentes de la clientèle, maintenant habituée à ce type de service numérique.
Une plateforme nationale appelée Le.taxi a vu le jour pour faciliter l’accès aux Artisans taxi et aux groupements de taxi a plus de clientèle, fonction de leur disponibilité. Cette adhésion est devenue obligatoire pour le chauffeur de taxi depuis 2021 et la LOM. A ce stade, les groupements de taxi doivent également pouvoir répondre à cette nouveauté numérique auprès de leurs adhérentset de leurs clients.
Evolution technologique, nécessité de digitalisation des process de travail, développement du local vers le national, sont autant de nouveautés que les centrales de réservation TAXI se doivent d’intégrer pour continuer d’exister dans le nouveau monde de la mobilité.
Nous retrouvons à ce stade des divergences entre les demandes émises par les clients et la réglementation établie pour le chauffeur de taxi. Divergences liées aux règles d’exercice de la profession TAXI (une licence taxi est liée à une zone de chalandise),à la tarification spécifique fonction des communes et des départements et aux contraintes géographiques ou de circulation liées à un territoire. Il est ainsi indispensable pour les centres d’appels de se repenser, d’élargir leur accès à leur plateforme pour rester compétitifs tout en respectant les habitudes et contraintes de travail des nouveaux adhérents entrants. L’aspect positif de toutes ces prérogatives: nous gagnons en compétence technologiquement.
Tant de mouvements sont engagés dans le monde de la Mobilité : notre entreprise familiale Taxi Lyonnais tend vers l’évolution et recherche avant tout à faire perdurer le métier du taxi et lui donner toute l’importance qu’il mérite dans un avenir en pleine reconstruction.